Lisa57480

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9 février 2020 4:25

Démence sémantique 2  

Bonsoir, mon mari âgé de 62 ans est atteint d’une démence sémantique . Son comportement a bien changé et il perd les mots et oublie peu à peu toutes les choses de la vie courante. Quelqu’un peut-il me renseigner sur cette maladie ou bien m’apporter un témoignage sur cette maladie peu courante. L’avenIr me fait très peur.
Merci d’avance.

Réponse
1 message d'expert
Isabelle Charret Médecin gériatre 12 février 2020 16:39

Démence sémantique 2  

Bonjour,
La démence sémantique n’est pas aussi fréquente que d’autre pathologies neurodégénératives cérébrales telle la maladie d’Alzheimer. C’est une maladie qui, en raison de ses spécificités nécessite un suivi avec des spécialistes rôdés à cette maladie, et qui pourront vous éclairer au fur et à mesure de l’évolution (centre des démences rares à l’hôpital de la Pitié salpêtrière, ou service des maladies du langage à l’hôpital Ste Anne – il n’y a pas que de la psychiatrie- à Paris ; mais il doit forcément exister dans les grands centres hospitaliers des services orientés sur ces pathologies très intéressantes).
C’est une atteinte des connaissances générales : noms de pays, de personnes, de moments historiques mais aussi de lieux, d’objets, d’aliments, d’actions. Les lésions sont localisées dans une partie des lobes frontaux du cerveau, siège du langage : l’atteinte prédomine sur le langage. Le manque du mot est sévère : nommer, reconnaitre un mot désignant un objet, une personne, une action est impossible. La lecture et l’écriture sont très approximatives. Des tentatives pour compenser le manque du mot peuvent être mises en place par les malades du moins au début.
Un exemple : parce qu’un aliment est dans une assiette, sur la table, la personne va penser que cela se mange, mais ne sait pas le nommer ni comment cela se mange (cru, cuit, assaisonné salé ou sucré). Si l’interlocuteur nomme l’aliment en question, cela n’évoquera rien.
MAIS, les connaissances restent assez performantes sur les actions actuelles, répétitives, les personnes qui les entourent constamment. On parle d « égocentrisme » car ce qui est vécu personnellement et régulièrement est préservé longtemps, alors que l’environnement plus lointain, public est inconnu. De même le langage convenu dans une conversation est assez structuré, mais on y décèle une pauvreté de contenu.

Il y a donc une incompréhension de ce que l’interlocuteur dit, ET une impossibilité de se faire comprendre. Il est donc évident que ce handicap crée un immense malaise chez la personne malade et ses proches. Quelques conseils :
- Il est impossible d’exiger que le malade « fasse l’effort », ou « se concentre » pour nommer ce qu’il souhaite. C’est une véritable attitude d’aller au-devant des désirs, de proposer de façon visuelle : donner le manteau et mettre la personne sur le chemin d’une promenade plutôt que de lui parler du manteau et de l’action envisagée.
- Face à la nourriture : « goûte » ; exprimer le bon ou mauvais par une communication non verbale et des sons (miam, beurk).
- Etablir des rituels immuables : même heure de repas, aliments très stéréotypés, mêmes soignants, mêmes émissions de télévision aux mêmes heures, mêmes circuits de promenades etc
Voici quelques grandes lignes d’une maladie sévère qui nécessite une grande aide pour l’entourage,
Bien à vous,

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