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Bonjour Nada,

Première bonne note: vous vous décrivez comme proche aidante. Pendant longtemps, les personnes prodiguant de l'aide à un proche ne se donnaient aucun statut. Or, être proche aidant , comme vous l'expérimentez, c'est tout un programme, pas toujours facile, en fait, jamais simple même si cela peut procure un sentiment de devoir accompli, des joies, des prises de conscience etc.

Deuxième bonne note: vous êtes très lucide, vous décrivez exactement ce que vous ressentez et vous ne culpabilisez pas: vous avez raison !

Vous êtes à bout de côtoyer une personne qui souffre de démence avec des réactions inappropriées ( envers votre fille, vos parents), entraînant un système qui ne prend en compte qu'elle ( ne rien changer dans l'environnement), plus tout le soin que vous devez apporter au quotidien. C'est étouffant, épuisant car vous n'avez plus de place en dehors de ce rôle qui doit se conformer aux autres. Cela pompe une énergie énorme et vous êtes dans la catégorie des aidants pas très heureux qui risquent un véritable épuisement. 

Vous lirez d'innombrables témoignages comme le vôtre. Mais ce qui importe aux conseillers que nous sommes sur ce site, c'est vous, au coeur de la communauté des proches aidants: vous et que faire pour vous?

Vous devez mettre un diagnostic médical sur le terme "démence": laquelle? Elles sont innombrables, ne se gèrent pas de la même façon et n'ont pas le même avenir. Une consultation s'impose que votre belle -mère ou votre mari le veuillent ou non. C'est un devoir. Une évaluation de ses troubles cognitifs est indispensable . Vous verrez que , bien expliqués, bien pris en charge, on comprend mieux mais surtout on peut anticiper les réactions, les troubles comportementaux. Par exemple( et il ne concerne peut-être pas votre belle -mère), s'il s'avère qu'elle ne sache plus manger seule parce qu'elle a oublié les gestes et qu'on lui fait remarquer, cela ne se passera pas bien! Si on le sait, on lui donnera de la nourriture facile à manger avec les mains et touts se passera bien. Vous pourrez expliquer à votre fille ce qui se joue. Le terme démence est utilisé à tort et à travers. On mélange les vieillissements psychiatriques (dépression hostile, reviviscence d'une maladie bipolaire) avec les troubles cognitifs at les comportements de vieillissements mal vécus . Ces derniers entrainent de l'acrimonie, de la méchanceté, des exigences, de l'agressivité. Vous comprenez bien qu'un malade est un malade et ne se traite pas de la même façon!

Il n'y a, démence ou pas, AUCUNE bonne raison pour ne rien changer dans votre environnement. Essayez de réapprendre à investir au mins quelques lieux dans votre lieu de vie, comme vous l'entendez.

Dans votre cas, déléguer certains soins ou moments pour vous soulager de désamorcer une relation qui ne va faire qu'empirer est recommandée: une personne de temps en temps pour une promenade, un kiné pour le mouvement voire un accueil de jour une journée par semaine ( rééducation cognitive, activités). Il y va de votre avenir d'aidante afin d'optimiser les moments relationnels. Invitez vos parents lorsqu'elle est ailleurs ? Et pourquoi pas partir un week-end avec votre fille ou en couple? Un petit moment de liberté rien que pour vous est il envisageable?

Rien n'est impossible: il faut juste encore une petite dose de courage, des petits changements pour que vous ne vous écrouliez pas. Votre mari doit l'accepter...

Ceci étant dit, démence ou pas, la cohabitation n'est parfois pas simple: les générations se frottent, ne se comprennent plus et les conflits éclatent.

Un diagnostic, de tout petits ajustements dans un premier temps et vous verrez comme tout change!

Mais si le malade mérite des soins ceux qui s'en occupent tout autant!

Bien à vous