Valec

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30 janvier 2024 21:59

Que faire quand le malade refuse toute aide ?  

Bonjour,

Mon père vit seul dans le sud. De mon côté, je réside dans la région parisienne.

Il est atteint de la malade d'Alzheimer et son état se dégrade considérablement : il a des crises de délire, d'angoisse, de panique. Il ne reconnaît pas les lieux qu'il a pourtant couramment fréquentés. Il ne sait plus se servir de ses appareils menagers, de son téléphone portable, de son ordinateur, etc..

Par contre, il va faire ses courses et se fait à manger (très mal, mais il mange un peu).

Il est parfois conscient de son état. Malgré tout, il refuse d'aller chez son médecin (qui serait nul), d'avoir des infirmières pour lui préparer ses médicaments (qui seraient des voleuses), ou des personnes pour l'aider (ménage, aide administrative, etc). Il ne veut pas non plus aller ne serait-ce que visiter l'EHPAD près de chez lui. Bref, il sait qu'il ne va pas bien, mais refuse toute aide ou toute solution qu'on lui propose. 

Il conduit encore, mais sa conduite devient plus dangereuse. Là encore, il en est conscient et dit qu'il pourrait être un danger pour lui, son entourage ou les piétons, mais la conversation s'arrête là.

En septembre dernier, j'avais pris RDV chez le neurologue, mais il n'a pas voulu y aller et maintenant, son prochain RDV est en novembre. 

Je suis fille unique et je n'ai personne pour m'aider à gérer la situation et me soutenir. Ses amis comptent sur moi pour le placer ! 

Je suis perdue, je ne sais pas quoi faire. 

Auriez vous des conseils à me donner ?

Merci d'avance.

Cordialement.

Réponse
1 message d'expert
Isabelle Charret Médecin gériatre 31 janvier 2024 10:01

Que faire quand le malade refuse toute aide ?  

Bonjour,

Vous êtes dans une situation fréquente et logique : Une personne qui a des troubles cognitifs pense pouvoir tout gérer comme avant puisque les troubles cognitifs génèrent des troubles du jugement pour toutes les situations du quotidien. Certes, ces personnes malades ressentent que « quelque-chose ne va pas », que «  quelque-chose cloche » : ils sont fatigués et ressentent une certaine angoisse vis-à-vis d’un monde plus compliqué à gérer qu’auparavant. Mais ça s’arrête là. Ils bricolent un quotidien qui tient jusqu’à ce que ça casse : accident, chute, intoxication alimentaire (produits avariés consommés) et tout ce qu’on peut imaginer de pire jusqu’à une explosion de gaz laissé allumé ( ça se voit, hélas !).

Que pouvons-nous vous répondre si vous voulez changer, si ce n’est de prendre la main et de prendre la main de votre papa de façon énergique ?

De lui même il ne voudra jamais et vous direz : il refuse.

Pourquoi le si vous voulez changer ? Parce - qu’il y a une règle d’autonomie de la personne, une liberté de vie (autonomie) même si cette vie ne correspond pas à nos standards ou à ce qui est souhaitable.

En même temps il existe aussi une notion de dignité de la personne : a t’il en raison de ce mode de vie, une vie indigne, dégradante, dangereuse pour lui ? Est-il abusé par des personnes qui en profitent ? (Vols ?) Vit-il dans l’insalubrité ?

A t’il des troubles du comportement qui impacte le quotidien ? Dépense t’il de l’argent de façon inconsidérée ? Est-il violent avec les voisins ?

Et finalement : Met il la vie des autres en danger ? (Mais il n’y a pas que des personnes âgées avec des troubles cognitifs qui mettent la vie des autres en danger n’est-ce pas ?)

Posez vous toutes les questions et triez vos réponses autour de : Est-ce encore viable ou pas pour lui ?

Quand à vous : passez un moment avec lui et préparez l’avenir en lui en parlant de façon ferme : « Si on ne structure rien, ce sera brutal et je ne pourrai plus rien faire », « si ça continue, tu tueras quelqu’un au volant et je ne m’en remettrai pas ».

  • Viendra un moment où, comme toute personne qui vieillit seule, il devra être aidé. Visitez l’EHPAD.
  • Avertissez les services sociaux de la situation afin de voir de quelles aides il peut bénéficier.
  • Voyez quelles structures pourraient l’accueillir en demi-journées pour qu’il mange bien : faites valoir le repas plutôt que les activités. Ou un portage de repas une ou deux fois par semaine.
  • Envisagez vous une protection type curatelle pour l’aider à gérer et vous rassurer ? (voir là encore avec les services sociaux)

Dans ce type de situation, un passage épisodique de quelqu’un pour le ménage, la préparation de médicaments n’aidera en rien : médicaments non pris, dérangement du domicile après rangement, toilette non faite régulièrement etc etc.

L’idéal, ce sont les amis : s’ils vous exhortent à le placer, ne pourraient-ils pas, en attendant cette extrémité s’attribuer un petit rôle : on apporte qqc à manger, on fait une balade, on met en place une surveillance légère et autres idées… Il s’agit de choses simples.

Il est évident que si les dits amis sentent que vous vous mettez en marche, ils aideront d’autant plus.

Tout un programme…Mais sachez que souvent c’est un événement aigu qui précipite les décisions : essayez de ne pas en arriver là !

Bien à vous

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