La perte du goût, signe précurseur d’Alzheimer

La perte du goût, signe précurseur d’Alzheimer

L’altération du goût chez une personne âgée peut annoncer un début d’Alzheimer. Détecter ce signal permet d’agir en amont de la maladie.

Il est courant que le sens du goût s’atténue chez les personnes âgées : elles se plaignent que les plats sont fades, associent mal les saveurs, salent trop les aliments…

Cette altération peut être tout simplement liée à la vieillesse : de manière générale, le seuil de perception gustative se relève avec l’âge. Par exemple, la perception du salé est divisée par 11, par rapport à un jeune adulte, et celle du sucré par 2.

Néanmoins, il est important de ne pas prendre ce changement à la légère, car il peut aussi être causé par des lésions neurodégénératives et signaler un début d’Alzheimer, avant même que la mémoire ne commence à défaillir.

Alteration du gout ou de l’odorat ?

Pour rappel, lorsque nous mangeons, une partie de la saveur de l’aliment est fournie par la gustation, qui se joue au niveau des papilles et permet d’identifier l’acide, l’amer, le sucré, le salé et l’umami. Mais une autre partie, non négligeable, provient en fait de l’olfaction : quand on mâche et qu’on avale, des arômes sont libérés dans la bouche, remontent par la gorge jusque dans la cavité nasale et participent ainsi à la perception des saveurs par le cerveau. La preuve : si nous mangions une soupe les yeux bandés et le nez bouché, nous pourrions reconnaître que c’est du salé, mais nous serions incapables de déterminer si elle est cuisinée à base de pommes de terre, d’épinards ou de potiron.
Ignorant ce lien entre les deux sens, la plupart des gens qui ressentent moins les saveurs pensent spontanément perdre le premier alors que seul le second est altéré. Il y a d’autant plus de chance que ce soit le cas pour Alzheimer, où les lésions touchent davantage les bulbes et le cortex olfactifs (zones cérébrales liées à l’olfaction) que le cortex gustatif (zones cérébrales liées à la gustation).
Pour prévenir la maladie ou reculer ses méfaits, il est donc tout aussi important de stimuler ses papilles par une alimentation saine, basée sur des mets de qualité, un menu équilibré et un repas sans stress, que l’épithélium olfactif, par exemple en respirant régulièrement des flacons contenant des extraits de thym, de rose, d’eucalyptus… et en s’entraînant à les différencier.

Troubles de la perception ou de la reconnaissance ?

Quel que soit le sens altéré, il est important de se demander à quel niveau se joue le problème : si le malade Alzheimer confond le sucre et la moutarde, est-ce parce qu’il ne ressent plus la différence de goût (ou/et d’odeur) entre les deux ? Ou est-ce plutôt qu’il ne sait plus les identifier verbalement ?
Sans nier la première hypothèse, les études montrent que la seconde prédomine : bien souvent, les informations sensorielles parviennent aux neurones, mais leur association dans le lobe pariétal ne s’effectue pas normalement.
Pour aider la personne à identifier ce qu’elle mange, il est crucial à la fois que l’ensemble du contexte (assiette, nappe, salle à manger…) indique qu’elle est bien à table et que les aliments soient le plus reconnaissables possible.
Adieu tablettes d’hôpital et bouillies inodores sans couleur déterminée !

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