Les femmes plus touchées par Alzheimer en 5 raisons

Les femmes plus touchées par Alzheimer en 5 raisons

Deux tiers des malades Alzheimer sont des femmes. Pourquoi une telle inégalité face à ce déclin cognitif ? Réponse en cinq hypothèses scientifiques !

Le premier cas, identifié par la neurologue Aloïs Alzheimer qui a donné son nom à la maladie, était une femme, Auguste Deter. Détail qui a son importance, puisque jusqu’à ce jour, les femmes sont bien plus souvent touchées que les hommes : on estime qu’elles représentent 60% des cas (Inserm), soit près de 2 sur 3. Cette tendance, observée dans le monde entier, est telle que le sexe est couramment cité comme l’un des principaux facteurs de risque de développer ce type de démence. Mais pourquoi donc ? Voici les 5 hypothèses les plus communément avancées pour éclairer cette fragilité.

Hypothèse n°1 : leur plus grande longévité

C’est un fait, les femmes vivent plus longtemps : en 2022, leur espérance de vie s’élevait à 85,2 ans, contre 79,3 ans pour les hommes (INSEE). Soit près de six années de différence en moyenne ! Or, le premier facteur de risque de développer Alzheimer, c’est l’âge, avec une prévalence qui double tous les 5 ans à partir de 65 ans (2% après 65 ans, 15% après 80 ans). Il est donc logique que les femmes, dont l’espérance de vie est plus élevée que celle des hommes  laissent à la maladie plus de possibilité de s’exprimer. Cette raison simple est longtemps restée la plus communément avancée. Impossible, néanmoins, de s’en contenter, car même à âge égal, on constate que les femmes sont plus vulnérables.

Hypothèse n°2 : en cause, la ménopause !

Un lien a récemment été établi entre ménopause et maladie d’Alzheimer ! En effet, pendant la première partie de leur vie, les femmes développent des hormones sexuelles appelées œstrogènes, qui sont libérées de façon cyclique par les ovaires. Ces hormones ont de puissants effets protecteurs sur le cerveau mais seulement jusqu’à la ménopause, à partir de laquelle leur taux chute brutalement, laissant les neurones féminins sans défense ! Cette fragilité concerne moins les mères de plusieurs enfants, dans la mesure où les grossesses successives repoussent l’apparition de la ménopause et prolongent l’exposition aux œstrogènes.

Cette hypothèse a été renforcée par plusieurs études récentes. Si elle est confirmée, des traitements hormonaux permettant de combler le vide hormonal laissé par la ménopause présenteraient un intérêt thérapeutique de poids pour prévenir la maladie d’Alzheimer.

Hypothèse n°3 : une question de dépression

La dépression est étroitement liée à Alzheimer : non seulement le fait d’avoir traversé un épisode dépressif semble augmenter le risque de démence, mais 50% des malades Alzheimer souffrent tôt ou tard de dépression, ce qui contribue à aggraver considérablement les symptômes. 

Quel rapport avec les femmes, me direz-vous ? Eh bien, il se trouve qu’elles sont plus exposées à la dépression : pour 2 hommes touchés, il y a 3 à 4 femmes. À cet égard, les voilà d’autant plus fragilisées face au risque de maladie d’Alzheimer, comme le met en avant l’organisation internationale Women’s Brain Project (WBP), dont les travaux sont parus en 2018 dans la revue spécialisée Nature.

Hypothèse n°4 : les complications de grossesse

Les chercheuses de WBP pointent également du doigt un autre facteur de risque qui ne concernent que les femmes : les complications de grossesse, notamment les fausses couches (liées à une augmentation de 9% du risque de démence) et les pré-éclampsies graves. Les femmes en ayant subi seraient plus susceptibles de développer une maladie d’Alzheimer à un âge avancé.

Hypothèse n°5 : leur moindre niveau d’étude

Les femmes qui sont aujourd’hui en âge de développer une maladie d’Alzheimer ont grandi dans la première moitié du XXe siècle, au cours de laquelle la scolarisation et les études supérieures des jeunes filles étaient moins poussées que celles des garçons. Mener une carrière professionnelle était alors pour elles un destin assez exceptionnel. Dans la mesure où le travail intellectuel contribue considérablement à retarder la survenue de la maladie, ce moindre niveau d’étude peut jouer également dans la plus grande vulnérabilité constatée actuellement chez les femmes face à la maladie d’Alzheimer. Il faudrait observer comment évoluent les statistiques avec l’entrée dans la vieillesse des étudiantes des années 1960, pour lesquelles les portes des universités ont commencé à s’ouvrir plus largement… Peut-être l’inégalité face au risque de démence se réduira-t-elle ? C’est la tendance que voient déjà se profiler les auteurs d’une étude publiée en 2021 dans le journal médical The Lancet public health.

Un centre d’appels pour faire face à la maladie

Créé en 2006 par AG2R LA MONDIALE, en partenariat avec l’Institut de la maladie d’Alzheimer et SOS Amitié, Allô Alzheimer est un service d’écoute sur la maladie d’Alzheimer. Que cette maladie vous concerne vous ou un proche, vous pouvez appeler de manière anonyme tous les jours de 20h à 22h au 0970 818 806 (prix d’un appel local). Un bénévole, formé par des professionnels, sera à votre écoute et répondra à vos questions. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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