Les sujets à éviter avec un malade Alzheimer
Selon le tour qu’elles prennent, certaines conversations peuvent vite engendrer des effets néfastes sur un malade Alzheimer : le troubler, le déprimer, le mettre en colère. Si vous engagez une discussion avec votre proche, mettez donc toutes les chances de votre côté en contournant les cinq types de sujets tabous sur lesquelles nous attirons ici votre attention.
Après la mémoire, ce sont les capacités de communications qui sont les premières attaquées par la maladie d’Alzheimer : la personne éprouve d’abord de plus en plus de difficultés à comprendre ce qui lui est dit, puis à parler elle-même.
Dès la manifestation des premiers troubles du langage, elle a tendance à se taire et à se réfugier dans un mutisme trompeur. N’interprétez pas cette réaction comme une incapacité définitive de communiquer, mais seulement comme un signe de découragement à contrer. Plus votre proche continuera d’échanger, moins il se laissera aller et plus sa réserve cognitive se maintiendra, reculant les progrès de la maladie. Pour que la conversation puisse s’établir, il y a des conditions à rechercher (environnement calme, regarder bien en face, parler lentement…), mais aussi des sujets à bannir absolument, dont voici un aperçu.
Les sujets de désaccords
Si vous n’êtes pas d’accord avec votre proche, ne le contredisez pas. L’heure n’est plus aux débats pour lui. Non seulement ils seraient infructueux, car sa pensée logique est altérée par la maladie, mais ils peuvent même être néfastes, car une personne atteinte par Alzheimer supporte très mal la contrariété, qui engendre chez elle colère et frustration. Bref, mieux vaut fuir les sujets qui fâchent ou réorienter la conversation, quand une divergence se profile, quitte à accepter un blâme injustifié.
Ses erreurs et ses oublis
Nul besoin d’évoquer tout ce qui renvoie la personne à sa maladie ! Ce sujet qu’elle ne maîtrise pas est angoissant et dévalorisant pour elle. Le stress ou le sentiment d’échec qui peuvent en découler sont autant de freins à la fluidité de son langage. Évitez donc d’en parler, que ce soit directement (en évoquant les symptômes, leur évolution etc.) ou indirectement, en soulignant ses erreurs par vos paroles (le reprendre, le gronder…) ou par votre attitude (geste d’agacement, soupir de découragement…). Si votre proche parle lentement, ne vous impatientez pas, attendez attentivement sans le couper. S’il cherche cherche péniblement ses mots ou les intervertit, ne le corrigez pas, mais aidez-le à trouver le bon terme. S’il se répète, faites-comme si de rien n’était.
Les souvenirs récents
La mémoire à court-terme est la plus attaquée. Pour ne pas exclure votre proche, n’orientez pas la conversation sur ce qui s’est passé hier ou la semaine dernière. Pire : ne lui posez pas directement la question sur tel ou tel événement récent pour le tester : « Qu’as-tu pris au déjeuner ? Qui es venu te voir ce matin ? » Vous risquez de le mettre en échec et de saper d’entrée de jeu l’estime de soi indispensable à toute conversation. Si vous voulez stimuler sa mémoire, mieux vaut procéder par affirmation que par interrogation : « Les macarons qui étaient servis au dessert avaient l’air délicieux » ; « C’est formidable qu’oncle Jean ait pu faire le voyage pour venir te visiter ce matin. » Ou misez plutôt sur les souvenirs anciens, qui restent plus longtemps intacts.
Les raisonnements abstraits
La maladie d’Alzheimer endommage assez vite les fonctions exécutives, qui rendent capables d’abstraire et d’organiser. Ce n’est donc plus avec votre proche qu’il convient d’évoquer la planification des prochaines vacances, la gestion d’un budget ou des considérations philosophiques, même si cela l’intéressait vivement autrefois. Il se sentirait perdu et inutile face à ces questions qu’il n’est plus en mesure de régler. Restez concret et ancré dans le réel du moment présent !
Les sujets négatifs
Ressasser des idées noires contribuerait à accélérer le développement de la maladie d’Alzheimer : elles favorisent l’anxiété et la dépression, liées à l’accumulation dans le cerveau de la protéine tau et amyloïdes. C’est ce que tend à démontrer une étude internationale publiée en 2020 dans la revue Alzheimer & Dementia. Ne donnez donc pas matière à des pensées négatives en rapportant des sujets déprimants qui pourraient tourner en boucle dans la tête de votre proche (la crise, la guerre, une mauvaise nouvelle familiale, le décès d’un ami…) ou en vous laissant aller à la critique, au découragement devant lui. Privilégiez les heureux événements, les faits amusants, les curiosités etc. qui le mettront de bonne humeur et le détendront.
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