Le cancer de la vessie chez la personne âgée

Le cancer de la vessie chez la personne âgée

Découvert souvent après 60 ans, le cancer de la vessie touche majoritairement les hommes (quatre pour une femme), surtout fumeurs. Il est responsable de 4 000 décès annuels. Pourtant, des urines sanguinolentes ne devraient jamais être minimisées car si ce cancer en est parfois responsable, 90 % des personnes sont en vie 5 ans après son diagnostic précoce. 

Qu’est-ce que le cancer de la vessie ?

La vessie, creuse, est délimitée par un muscle recouvert d’une muqueuse au contact des urines. Elle est aussi liée à une circulation lymphatique ayant des ganglions. Ce cancer, débutant sur la muqueuse, est soit non infiltrant (plat ou de l’aspect d’un polype, il ne s’étend pas au muscle et représente 80 % des diagnostics), soit infiltrant (le muscle, voire la prostate, est atteint, ou l’utérus ou le vagin pour ce cancer chez la femme) et le risque d’atteinte ganglionnaire et de métastases augmente. 

Quels sont les facteurs de risque ?

Parmi les facteurs de risque identifiés, on constate :

  • Le tabagisme (responsable d’un cancer sur deux). Ainsi, fumer un paquet par jour double le risque ;
  • Certains produits chimiques, à l’utilisation légalement encadrée ; 
  • Une radiothérapie pelvienne ; 
  • Des calculs vésicaux, des infections urinaires à répétition, parfois une sonde vésicale à demeure, certaines anomalies génétiques ; 

Quels sont les signes d’alerte ?

Le cancer de la vessie peut être découvert lors d’une échographie pelvienne mais surtout par du sang dans les urines, même peu, souvent en fin de jet. Autrement, en cas de brûlures, de gêne en urinant, d’envie d’uriner fréquemment ou de cystites à répétition (si fréquentes chez la femme âgée), il ne faut surtout pas hésiter à consulter son médecin traitant. 

Quels examens de santé ?

En alertant le médecin traitant, celui-ci contactera rapidement un urologue qui, après examen clinique souvent normal (cancer encore non infiltrant), prescrira d’abord une cytologie urinaire, parfois peu sensible, qui, elle, détectera des cellules cancéreuses (parfois pendant la cystoscopie). Cet examen est éventuellement complété par l’étude génétique des cellules cancéreuses (cytométrie en flux).

Une échographie vésicale, ne montrant qu’une tumeur d’au moins 5 mm et étudiant son éventuelle extension locale, peut être réalisée. Ensuite, et surtout si l’échographie est négative, une cystoscopie de diagnostic en ambulatoire, sous fibroscope (après anesthésie locale), analysera l’aspect de la muqueuse et du cancer (s’il fait au moins 2 mm).

Enfin, un scanner (normalité des organes voisins et ganglions), voire une éventuelle IRM, des radiographies et une scintigraphie osseuse (si douleurs osseuses) pourront être demandés.

Quel traitement contre le cancer de la vessie ?

Outre l’arrêt définitif de l’éventuel tabagisme, une cystoscopie (sous anesthésie générale ou loco-régionale) étudie l’aspect du cancer, fait des prélèvements (biopsies) et, surtout, l’enlève complètement. Puis, pour minimiser les récidives, il peut être envisagé une éventuelle instillation dans la vessie d’une chimiothérapie. La sonde urinaire sera retirée au plus tôt (urines claires au lavage).

L’étude des biopsies montrera le stade et le grade du cancer de la vessie : de 1 (80 % des cancers non infiltrants) à 3 (signant un développement à priori rapide). Muni de l’aspect tumoral et des données biopsiques, l’urologue catalogue le cancer comme infiltrant ou non.

S’il est non infiltrant, son risque évolutif (« faible » à « très haut «) conditionne la suite : d’une cystoscopie de surveillance trois mois plus tard jusqu’à l’ablation chirurgicale de la vessie (par exemple, si grade 3 ayant précocement récidivé). Des protocoles organisent cela (possibles instillations vésicales de BCG pendant un ou trois ans), notamment en cas de récidives (50 % des cancers non infiltrants), ainsi que les cystoscopies de surveillance (avec cytologie ou non).

Si le cancer est infiltrant, la vessie est, plus tard, retirée chirurgicalement, surtout en totalité, avec étude dans le même temps des ganglions proches, enlevés si nécessaire (si deux au maximum sont atteints, la chirurgie suffit et 60 % des personnes seront alors en vie 5 ans après). Parfois précédée et suivie d’une chimiothérapie selon le fonctionnement rénal, la chirurgie concerne aussi la prostate chez l’homme âgé et l’utérus et les ovaires chez la femme ménopausée. Les urines seront évacuées soit vers l’extérieur (poche) soit, plus souvent et malgré le risque d’incontinence, dans une vessie artificielle (faite avec une partie d’intestin), le tout sous surveillance ensuite régulière (cytologie urinaire, cystoscopie, scanner, fonctionnement rénal…). En cas de métastases, la chimiothérapie, voire une immunothérapie complémentaire, est proposée.

Quelle prévention contre le cancer de la vessie ?

  • Ne pas fumer ou se sevrer (il faut huit ans pour que le risque rejoigne celui des non-fumeurs) ; 
  • Marcher au moins 40 minutes par jour, boire de l’eau même sans avoir soif (un litre entre les repas) ; 
  • Surveiller la cytologie urinaire biannuelle 20 ans après le début d’une exposition à des produits cancérigènes reconnus. 

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