L’embolie pulmonaire de la personne âgée

L’embolie pulmonaire de la personne âgée

L’embolie pulmonaire est la migration, parfois sans cause, d’un caillot (ou « embol ») dans une des artères pulmonaires. Fréquente cause d’hospitalisation en urgence, son pronostic commence déjà à s’altérer quand elle atteint un homme de plus de 85 ans (l’âge augmente la gravité des EP) ! Alors de quoi s’agit-il ? Quels sont ses facteurs favorisants, ses signes d’alerte ? Surtout comment s’en protéger ? 

De quoi s’agit-il ?

Dans 80% des cas, elle part d’une phlébite d’un membre inférieur où un caillot est accroché à la paroi veineuse (d’où la douleur locale) mais son autre extrémité, grandissant plus ou moins rapidement, peut, dans 50% des cas, se détacher, surtout si elle dépasse l’aine. Montant ensuite vers la partie droite du coeur, le caillot obstrue finalement une des deux artères pulmonaires avec une brutale diminution de l’oxygénation locale (d’où la douleur de poitrine) avec possible atteinte cardiaque, surtout droite (le ventricule droit se vidant moins convenablement de son sang). 

L’embolie pulmonaire est six fois plus fréquente après 85 ans qu’avant 60 ans. 

Quelles sont les conséquences d’une embolie pulmonaire ?

Le décès peut être rapide si l’embolie pulmonaire est grave. Le proche, inconscient et très âgé, avait un état cardio-pulmonaire déjà altéré ou un cancer préexistant et, au premier examen médical, a une tension effondrée, un coeur battant trop vite et un sang mal oxygéné. Non prise en charge, la mortalité est alors d’environ 60%. 

Une insuffisance cardiaque droite, plus ou moins sévère, récupérant parfois partiellement avec une difficulté à respirer limitant le périmètre de marche et la qualité de vie… 

Vraiment minime (caillot de petite taille), l’embolie pulmonaire peut être silencieuse et ne donner aucune séquelle, surtout si la phlébite initiale est traitée (pas de récidive de l’embolie pulmonaire). 

Quelles sont les situations favorisantes ?

Il s’agit surtout de situations favorisant la stagnation du sang veineux dans les mollets et donc le risque de phlébite locale : une immobilisation, surtout plus de trois jours (bronchite négligée…), une ancienne phlébite (la paroi veineuse reste rarement indemne après), des varices. 
Sinon, un cancer connu (ou ainsi découvert…). 

La prévention des phlébites (par anticoagulants) en chirurgie orthopédique n’est volontairement pas citée ici (sauf si le proche âgé cesse son traitement préventif de retour chez lui…). 

Quels sont les signes d’arlerte d’une embolie pulmonaire ? 

Le plus souvent, le proche éprouve une inhabituelle gêne respiratoire ou une douleur de poitrine ou encore un coeur battant inhabituellement trop vite. Moins souvent, il peut y avoir des crachats de sang ou une subite perte de connaissance. Mais la présence des circonstances favorisantes décrites éclairent aussitôt le proche âgé ou l’aidant. 

Que doit faire l’aidant ?

Alerter rapidement le médecin traitant qui conseillera l’appel immédiat au SAMU si l’embolie pulmonaire suspectée est à l’évidence grave. 

Sinon, son avis à domicile affinera la probabilité d’une embolie pulmonaire qui, si elle est haute, nécessitera très souvent une hospitalisation immédiate pour confirmation par un angioscanner et mise immédiate sous anticoagulants de nombreux mois pour aider à la disparition du caillot. 

Si la probabilité lui semble basse ou modérée, les D-dimères demandés (prise de sang à domicile) élimineront une embolie pulmonaire si leur taux revient normal mais, dans le cas inverse, provoqueront classiquement une hospitalisation en urgence. 

La majorité des embolies pulmonaires guérit sans séquelle. 

Quelle prévention pour son proche âgé ?

Ne pas hésitez à déambuler chez soi au moins toutes les deux heures et pour tout alitement de plus de trois jours, prescription recommandée (pendant 10 jours en moyenne) d’anticoagulants avec contention veineuse (et reprise de la marche au plus vite…). 

Merci de vous connecter pour publier une discussion. Se connecter