Que peut concrètement faire l’aidant face au refus de se nourrir de son proche âgé ?

Que peut concrètement faire l’aidant face au refus de se nourrir de son proche âgé ?

Seule une faible majorité des personnes âgées a un apport nutritionnel convenable et 7 % de celles vivant à domicile s’alimentent trop mal, en quantité et/ou en qualité. Les causes de leur perte d’appétit sont nombreuses et les conséquences parfois dramatiques sur leur qualité de vie. Alors, comment s’en apercevoir et que faire en pratique lorsque l’on est aidant ?

Comment s’apercevoir que l’appétit de son proche âgé s’estompe ?

Tout d’abord, parce que la personne elle-même le signale au cours du repas. Ensuite, parce qu’apparaît une rupture de sa courbe de poids, surtout si l’indice de masse corporelle descend en dessous de 21. Il arrive parfois que vous retrouviez dans la poubelle des morceaux de repas, notamment ceux portés à domicile. Cela peut aussi être le médecin traitant qui, à la prise de sang, a constaté la diminution éventuelle de l’albumine (moins de 35 g/l). 

Que doit faire le proche aidant pour améliorer l’alimentation de la personne âgée ?

Surtout, vous devez réagir vite et refuser le « à nos âges, on mange moins ». La qualité de vie à court terme et la santé du proche âgé sont en jeu : il est en danger de dénutrition et son maintien à domicile peut être remis en cause.

Il vous faut vérifier auprès de son médecin traitant qu’il est au courant de l’envie moindre de votre proche de manger. Il pourra alors proposer une aide spécifique pour y remédier, comme un accompagnement nutritionnel, par exemple. Sa mission est aussi de rechercher des causes médicales et de les traiter : débuter un traitement antidépresseur – qui demande souvent au moins trois semaines pour agir -, arrêt d’un médicament qui déclenche cette perte d’appétit en agissant sur le goût, réfection des prothèses dentaires alors moins douloureuses à la mastication, traitement d’un reflux gastro-œsophagien, etc.

Dans tous les cas, il vous faudra revoir avec votre proche âgé son image du repas et, avec son accord, le rendre moins monotone, idéalement partagé (comme autrefois) : création de menus diversifiés et équilibrés, se rendre au marché, participation à la réalisation du repas avec l’aide à domicile éventuelle, pas d’auto-régime sans sel qui rend fade le repas, décoration et onctuosité des plats, repas adaptés à l’état dentaire, espace repas attrayant et confortable, musique de fond éventuelle, salle à manger chauffée, boire surtout en dehors des repas et, en début de repas, éviter la prise de remèdes avec le verre d’eau qui peut couper l’appétit… Ne pas oublier de régler des carences financières (maltraitance, achat d’alcool…) si elles sont en cause.

 Ainsi, ne banalisez jamais une perte d’appétit chez votre proche âgé et sachez alerter son médecin traitant au moindre doute.  

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