Salariés aidants : vous n’êtes pas seuls !
Aujourd’hui, 1 salarié sur 5 est proche aidant. 2 salariés sur 3 estiment qu’être aidant a un impact sur sa vie professionnelle : dérangements fréquents au téléphone par la personne aidée, fatigue, stress, difficultés de concentration…
Concilier vie d’aidant, vie professionnelle et équilibre personnel est un exercice difficile. Et pourtant, pour une majorité d’entre eux il est essentiel de continuer à travailler. Au-delà de l’aspect financier, le travail représente un espace de respiration, d’accomplissement, de lien social. Il permet de ne pas être réduit au rôle d’aidant. Parler de sa situation à son employeur et connaître ses droits font partie des solutions pour mieux gérer sa situation. Mais à qui en parler ? Quand et comment ? Voici quelques pistes.
Pourquoi en parler ?
Seulement 30% des aidants évoque sa situation avec sa hiérarchie par peur d’être jugé. Ayant besoin de se sentir en sécurité pour en parler, ils se livrent plus facilement à leur collègue (50%) puis pour 27% au service de santé au travail et seulement 18% aux RH. Il est pourtant essentiel d’aborder le sujet quand les responsabilités d’aidant commencent à perturber l’organisation du travail, avant d’être débordé et épuisé par la situation qui vous obligent à cumuler micro-absences, arrêts maladie, retards, demandes fréquentes de congés ou d’aménagement des temps de travail sans motivation affichée…
L’objectif est simple, en parler à son employeur permet de mobiliser les solutions existantes et vivre mieux cette situation. Un dialogue ouvert permet d’anticiper les difficultés et d’éviter que la situation ne devienne ingérable. Réfléchir ensemble permet plus de compréhension managériale, d’écoute et de reconnaissance.
Quelles sont les solutions proposées en entreprise ?
Les solutions consistent particulièrement à organiser différemment son temps de travail. Cela peut passer par un aménagement des horaires, plus de télétravail ou de souplesse dans l’organisation de la vie professionnelle, une procédure plus légère pour s’absenter demandant moins de justificatifs, le don de jours de repos par vos collègues…
Il existe aussi des dispositifs législatifs. 3 types de congés sont prévus par la loi. Le congé de proche aidant, accessible à tous les salariés, peut durer jusqu’à un an et permet de bénéficier de l’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA). Le congé de solidarité familiale est destiné aux salariés accompagnant un proche en fin de vie, tandis que le congé de présence parentale offre jusqu’à 310 jours de congé sur trois ans pour s’occuper d’un enfant gravement malade ou en situation de handicap.
En parler avec mon employeur ? Mais comment ?
Pour rendre l’échange constructif, il est préférable de bien choisir son interlocuteur, que ce soit son manager, le service des ressources humaines ou le médecin du travail. Préparer son entretien en exposant de manière factuelle les impacts sur le travail et proposer des solutions concrètes aide à faciliter la discussion. Il ne s’agit pas de s’excuser, mais d’exposer clairement ses contraintes et d’envisager des ajustements adaptés. En plus d’exprimer ses besoins, il est important de rappeler son engagement et sa motivation en signifiant votre volonté de concilier au mieux votre rôle d’aidant et votre vie professionnelle.
Et surtout, soyez FIER ! Une enquête de Carenews 2017 : révèle qu’être aidant est une expérience gratifiante et enrichissante. Cette expérience permet d’acquérir de nouvelles compétences dont pourra bénéficier votre employeur :
- 77% des salariés aidants disent s’être découverts des ressources insoupçonnées,
- 48% ont développé une expertise,
- 29% se sentent mieux considérés aux yeux des autres.
Et n’oubliez pas…
N’hésitez pas à faire appel à des réponses extérieures. Des groupes de parole et un accompagnement psychologique permettent de mieux gérer le stress. Des formations spécifiques aident à mieux comprendre son rôle et à acquérir des compétences adaptées. Le droit au répit est également essentiel : des accueils temporaires en établissement ou à domicile permettent de souffler et d’éviter l’épuisement. Pensez aux interventions de professionnels à domicile, aux aides financières… La médiation familiale peut aussi être une ressource précieuse pour préserver l’équilibre au sein de la famille.
Pour connaître les solutions proches de chez vous, contactez des structures comme le Conseil départemental, votre CCAS, les associations, votre mutuelle…
Une formation en ligne et gratuite est aussi proposée sur le site de l’Association Française des Aidants.
Être salarié aidant est un défi quotidien, mais vous n’êtes pas seuls ! Des solutions existent pour alléger la charge mentale et physique. En parler à son employeur, connaître ses droits et utiliser les dispositifs disponibles permet de mieux concilier vie personnelle et professionnelle. Des aides et des ressources sont là pour vous accompagner. Et puis, n’oubliez pas que vous avez aussi un rôle à jouer : parler de votre situation c’est aussi contribuer à faire émerger le sujet dans votre entreprise, pour vous mais aussi pour vos collègues actuels ou à venir.
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