La retraite des aidants : qu’en est-il ?

La retraite des aidants : qu’en est-il ?

Les aidants, qui prennent soin d’un proche ou qui souhaitent le faire, s’interrogent souvent sur les répercutions que cette situation aura sur leur retraite. Voici quelques éléments de réponse aux questions les plus souvent posées.

« Si je réduis ou que j’arrête mon activité professionnelle (salarié ou indépendant), que je prends un congé proche aidant rémunéré, quelles seront les conséquences pour ma retraite ? » « En tant qu’aidant, est-ce que je pourrais bénéficier de trimestres ? » « À quel âge pourrais-je prendre ma retraite à taux plein ? Dans quelles conditions ? » En fonction de la situation de l’aidant, les régimes de retraite français permettent d’obtenir des compensations en termes de majoration de trimestres et d’âge de départ notamment.

Mais il est important de rappeler que même si les aidants ont la possibilité d’obtenir des compensations pour leur retraite, il faut néanmoins remplir certaines conditions. 

Justifier de son aide auprès d’un proche dépendant 

La loi sur l’adaptation de la société au vieillissement de 2015 indique que l’aidant est la personne qui vient en aide à un proche « de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne ». Le proche peut être le conjoint, l’ascendant/descendant, un membre de la famille jusqu’au 4e degré (frère/sœur, oncle/tante, neveu/nièce, cousin(e), un(e) ami(e)). Il doit avoir été reconnu par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), à au moins 80 % d’invalidité ou par l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), en GIR 1, 2 ou 3, c’est-à-dire en grande perte d’autonomie.

Comment obtenir des trimestres de majoration ?

Pour en bénéficier, il faut tout d’abord demander l’affiliation à l’assurance vieillesse du parent au foyer (AVPF).

Cette affiliation est possible pour les aidants qui ont cessé ou réduit leur activité professionnelle (travailleurs indépendants inclus) et ceux qui ont posé un congé proche aidant rémunéré (AJPA). La demande est à effectuer auprès de la CAF ou de la MSA.

Le formulaire de « congé proche aidant » est à demander à ces organismes ou à télécharger sur le lien en cliquant ici.

À noter qu’un amendement de la Sécurité sociale prévoit que pour les aidants qui posent un congé proche aidant jusqu’à 66 jours, l’affiliation à l’AVPF sera automatique. Ils pourront ainsi acquérir des trimestres sur la même base que leur période d’activité. Cependant, s’ils prolongent leur congé au-delà des 66 jours, ils devront en faire la demande.

La validation de trimestres sera effective pendant toute la période où l’aidant se sera occupé au quotidien de son proche en grande perte d’autonomie. Chaque période de 30 mois = 1 trimestre dans la limite de 8 trimestres (à partir du 1er février 2014).

La retraite à taux plein dès 65 ans

Pour rappel, l’âge légal de départ à la retraite à taux plein est à 67 ans pour les personnes nées après le 1er juillet 1951. Cependant, les aidants qui se sont occupés d’un proche dépendant au quotidien pendant au moins 30 mois consécutifs ont la possibilité de prendre leur retraite à taux plein dès 65 ans même s’ils sont nés après le 1er juillet 1951 et qu’ils n’ont pas tous leurs trimestres (en fonction des situations individuelles).

De même que si l’aidant veut prendre sa retraite avant 65 ans, sa décote sera calculée sur la base de 65 ans et non 67. D’autres conditions peuvent aussi être demandées en fonction du lien de parenté avec la personne aidée.

En résumé 

  • La personne aidée est reconnue à au moins 80 % d’invalidité ou en GIR 1, 2 ou 3 ;
  • Vos ressources sont inférieures pour 2020 à 2 159,64€ brut par mois ;
  • Vous avez été aidant pendant au moins 30 mois consécutifs.

Vous pouvez bénéficier d’une retraite à taux plein à 65 ans au lieu de 67 et d’une majoration de trimestres (jusqu’à 8 par période de 30 mois).

Enfin, avec la réforme des retraites, les trimestres cotisés seront convertis automatiquement en point de solidarité si, entre autres conditions, l’aidant perçoit l’AJPA (allocation journalière proche aidant), l’AJAP (Allocation journalière personne en fin de vie) ou sur demande s’il bénéficie d’un congé non indemnisé.

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