Chantage affectif d’un proche : comment réagir quand on est aidant ?

Chantage affectif d’un proche : comment réagir quand on est aidant ?

Le chantage affectif peut s’immiscer dans la relation entre un aidant et son proche âgé, surtout quand la perte d’autonomie ou la dépendance renforce la peur d’être seul. Menaces voilées, reproches répétés, culpabilisation… Ces comportements fragilisent l’aidant et alourdissent sa charge mentale. Cet article vous aide à comprendre le chantage affectif, à reconnaître ses manifestations et à trouver des solutions pour réagir sereinement, sans dégrader la relation.

Situation extrêmement éprouvante pour les proches aidants, le chantage affectif est plus qu’un simple appel à l’aide. Moyen commode d’obtenir ce qu’on veut, c’est une véritable manipulation des émotions d’autrui qui peut avoir des conséquences dramatiques chez celui ou celle qui le subit.

Il existe un enjeu émotionnel profond ; c’est pourquoi les professionnels y cèdent beaucoup moins que les proches.

L’un va ressentir un besoin ou un désir qui nécessite la présence d’un autre pour les combler. Afin d’arriver à ses fins, l’un va toucher les cordes sensibles de l’autre : culpabilité, peur, amour, pitié.

  • Les menaces : « je vais me laisser mourir si tu m’empêches de sortir »,
  • La culpabilisation : « tu veux te débarrasser de moi en me laissant ici »,
  • La pitié : « vois comme on s’occupe mal de moi »,
  • La critique : « si tu m’aimais vraiment tu resterais près de moi »,
  • La violence : verbale et/ou physique.

C’est un stratagème qui s’instaure depuis l’enfance et qui perdure jusqu’à la fin de la vie. Les troubles cognitifs ne font que développer des besoins, des désirs légitimes certainement, mais déraisonnables le plus souvent. Une personne atteinte de troubles cognitifs ne peut ni comprendre ni gérer.

Comment arrêter de subir pour agir tant pour l’un que pour l’autre ?

Le proche aidant a, en lui, « LA » solution avec l’aide de conseils :

  • Identifier qu’il y a bien manipulation : « ce comportement n’est pas juste, je ne vais pas m’y laisser entrainer ».
  • Questionner : « si cette personne ne comptait pas pour moi, comment, en toute objectivité, je vivrais cette situation ?
  • Refuser d’accéder à une demande ne signifie pas rejeter la personne qui la formule et qu’argumenter ne fait qu’épuiser les deux parties en présence sans déboucher sur rien.
  • Résister à cette tourmente : commencer par respirer profondément une dizaine de secondes afin d’être vraiment enraciné solidement.
  • Taire les explications, les justifications, les culpabilisations en retour, les mots blessants.
  • Fixer des limites et s’y tenir grâce aux « mots pour le dire » qui s’exercent:
    • Je comprends que tu sois décu(e), mais je dois aussi (ici nommer : m’occuper de moi, être à la maison pour le plombier) 
    • Je ressentirais la même chose que toi (ici, nommer : colère, tristesse etc), mais si je ne suis pas tout(e) puissant(e) pour résoudre ça  
    • Je vois que tu es vraiment angoissé(e), je vais prévenir quelqu’un pour être près de toi car je dois absolument partir 
    • J’entends ce que tu dis : essayons de partager 
    • Quand tu dis que tu vas te laisser mourir, cela me fait peur et il faut qu’on trouve un moyen de t’aider

Élaborer une stratégie pour soulager :

  • Un traitement pour alléger la douleur morale
  • Des visites régulières avec sorties
  • Une prise en charge physique
  • Des activités adaptées

Et vous, aidant ?

Oui, la personne peut être désorientée, dépendante, angoissée, perdue dans un vide existentiel.
Mais cela n’en fait pas une raison valable pour vous faire subir cette forme de violence psychologique. Votre santé psychique compte tout autant que celle de votre proche à qui vous donnez beaucoup. Ne restez pas isolé(e), parlez-en sans honte, offrez-vous un répit et passez la main aux professionnels.

Savoir gérer un chantage affectif ne fera que du bien à votre relation aidant /aidé car la véritable affection s’épanouira de part et d’autre.

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