L’intervention de l’aidant dans les soins médicaux de son proche

L’intervention de l’aidant dans les soins médicaux de son proche

Il n’est pas facile d’accompagner une personne âgée ou malade, notamment lorsqu’elle souffre d’un déficit de ses facultés cognitives ou d’un trouble psychique. Elle vit dans le déni de sa maladie, car celle-ci obscurcit la conscience de ses troubles. Dans les codes de la santé publique et de déontologie médicale, il est pourtant établi que la personne malade a le libre choix de ses soins. Dans une situation aussi complexe, quel peut être le rôle de son entourage ?

La place de l’entourage dans le droit de la santé

Le droit commun prévoit que chaque malade :

  • reçoive une information loyale, complète et adaptée à son état. Pour cela, elle a droit à la copie de son dossier médical ;
  • puisse choisir ou non d’être soigné en donnant un consentement éclairé dans tous les cas. Le médecin a l’obligation de l’y faire consentir, quitte à faire appel à un autre professionnel pour le convaincre.

Si la personne refuse malgré tout d’être soignée, le médecin a l’obligation de respecter son choix et de lui prodiguer les soins antidouleur et palliatifs nécessaires. S’il décide cependant de la soigner malgré son interdiction, le médecin n’est cependant pas en faute si, en conscience, il a prodigué des soins proportionnés à son état et parce qu’il n’y avait pas d’autre choix. Dans ce cas, il doit en aviser et en discuter avec sa famille et ses proches.

Lorsque la personne accepte d’être soignée, le médecin doit formuler ses prescriptions avec toute la clarté indispensable, veiller à leur compréhension par le patient et son entourage et s’efforcer d’en obtenir la bonne exécution. Ainsi, les proches du patient sont mis à contribution dans le but d’assurer la bonne exécution du traitement.

L’entourage du patient est aussi pris en compte par l’article 38 du code de déontologie médicale : « Le médecin doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers moments, assurer par des soins et des mesures appropriés la qualité d’une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage.”

La désignation d’une personne de confiance

Le rôle de l’entourage est donc essentiel puisque les proches interviennent pour la bonne exécution des prescriptions. Mais aussi dans le cadre de la fin de vie ou du don d’organes, afin d’authentifier ce que serait la volonté de la personne malade qui ne peut plus s’exprimer. Cependant, le patient a le droit de s’opposer à ce que ses proches soient informés de son état de santé. C’est alors son médecin qui devient dépositaire de ses volontés et les proches ne peuvent pas intervenir.

Pour prévenir tout conflit entre proches si une décision difficile doit être prise, il est très important que le malade désigne d’avance une personne de confiance. Celle-ci l’accompagnera dans les soins médicaux, sera le dépositaire de ses volontés et de ses directives anticipées, et sera chargée de tenir informés les autres membres de la famille. À noter cependant que cette personne de confiance n’a pas à recevoir la copie des résultats des examens.

Quand le malade est sous protection juridique

Si la personne est sous protection, que ce soit sous mandat spécial au cours de la période de sauvegarde, sous mandat de protection future, sous curatelle ou tutelle, elle reste libre du choix de son médecin et doit consentir personnellement aux soins qui lui sont proposés. Son médecin doit la convaincre, comme pour une personne non protégée. Le code de déontologie médicale précise en effet que le consentement de la personne doit être recherché dans tous les cas.

En cas de tutelle cependant, le tuteur doit consentir aux soins sur le plan administratif, dans le respect des volontés de son protégé. En cas de conflit entre eux, il doit saisir le juge des tutelles pour obtenir l’autorisation de passer outre le refus de la personne protégée. Pour éviter cette situation, il est judicieux pour le tuteur de se faire expressément désigner comme tuteur à la personne, ce qui lui permettra de recevoir le résultat des examens et devenir décisionnaire. Le tuteur et le curateur renforcé assurent bien entendu le paiement des soins et veillent aux remboursements par la Sécurité Sociale.

La collaboration entre le médecin et l’entourage doit ainsi s’exercer au profit du malade et dans le souci du respect de sa volonté, de son bien-être et de sa sécurité.

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