« J’ai des palpitations » : cette personne âgée à domicile doit-elle s’inquiéter ?
Fréquentes avec l’âge, souvent angoissantes, majoritairement bénignes, les palpitations peuvent révéler, voire compliquer, une anomalie cardiaque déjà suivie. Il vaut donc mieux ne pas les négliger. Comment les définit-on ? Par quoi sont-elles favorisées et quels sont les signes d’alerte ? Que peut faire l’aidant familial ?
Quelle est la definition des palpitations ?
Le proche âgé ressent des battements inhabituels du coeur, parfois fugaces, réguliers ou non.
Voici d’abord quelques préliminaires pour mieux comprendre : les contractions (ou systoles) du muscle du coeur (ou myocarde) sont normalement régulières et dues aux contractions des ventricules (partie basse du coeur) précédées par celles des oreillettes (partie haute du coeur), elles-mêmes déclenchées par un stimulateur naturel (le noeud sinusal).
Ce qui favorise les palpitations les plus fréquentes
D’abord, les modifications du coeur avec l’âge : des fibres de collagène colonisent la musculature des oreillettes jusqu’à, pour simplifier, y former parfois une sorte de deuxième stimulateur naturel pouvant déclencher des contractions inappropriées (extrasystoles), le plus souvent fugaces et bénignes mais pouvant récidiver pendant des semaines avec, dès lors, le risque de s’installer définitivement (fibrillation)…
Mais aussi des anomalies cardiaques préexistantes ou ainsi révélées. Par exemple, la fibrillation des oreillettes, par succession pendant des jours de contractions anarchiques, est plus fréquente si l’oreillette gauche est dilatée (notamment quand le sang a du mal à descendre vers le ventricule à cause, par exemple, d’un orifice valvulaire mitral rétréci, alors parfois découvert). Autre exemple : les extrasystoles des ventricules, fréquentes lorsque leur myocarde se contracte mal (insuffisance cardiaque ainsi révélée ou bien infarctus du myocarde ancien ayant abîmé le muscle générant alors ces extrasystoles…) mais pouvant aussi survenir sur un coeur sain…
Enfin, une hyperthyroïdie (le myocarde devient tonique et rapide), des médicaments, d’autres substances (abus de café, de thé) ou situations (angoisses, fièvre, chute du potassium dans le sang,…).
Quelques signes d’alerte ….
La fibrillation auriculaire diminue aussi de 30% le débit du coeur : le proche est fatigué, respirant difficilement à l’effort, ce qui détériore sa qualité de vie et favorise un isolement social. Surtout, un caillot de sang formé dans l’oreillette gauche se vidant mal peut migrer ensuite dans le cerveau et provoquer un AVC.
Les extrasystoles ventriculaires peuvent aussi favoriser une soudaine accélération du pouls, la tachycardie ventriculaire, où le pouls trop rapide empêche les ventricules de se remplir convenablement : le sang sort moins du coeur, le cerveau est moins perfusé (perte de connaissance, chute et donc fractures, voire décès), les coronaires aussi (elles démarrent à la sortie du coeur qu’elles oxygènent), d’où un risque d’angine de poitrine voire d’infarctus du myocarde.
Que peut faire l’aidant familial ?
Tout d’abord, alerter son proche sur le danger couru si le pouls est irrégulier depuis une semaine (palper le pouls à l’angle de la mâchoire est facile et efficace) ou si des douleurs thoraciques accompagnent ces palpitations, à fortiori en cas de pertes de connaissance répétées depuis peu. Dès lors, le proche contactera immédiatement son médecin traitant.
Ensuite, le rassurer sur le fait qu’il sera plus en sécurité en milieu cardiologique et qu’après un rapide bilan (notamment échographie cardiaque), le traitement pourra parfois être simplement médical et que d’autres techniques avancées pourront être disponibles (par exemple l’efficace destruction, par « radiofréquence », de la zone du coeur responsable , installation sous la peau d’un défibrillateur automatique en cas de tachycardies ventriculaires sévères,…).
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