La chute chez la personne âgée : que faire après ?

Une chute chez une personne âgée peut sembler anodine… pourtant, elle peut entraîner une perte d’autonomie importante.
Dans 15 à 20 % des cas, elle provoque un syndrome de désadaptation posturale post-chute, décrit pour la première fois en 1982. Ce syndrome se caractérise par une perte totale de l’autonomie de la marche, même lorsque la chute initiale était bénigne.

Comprendre le syndrome post-chute

Lorsqu’une personne chute, elle perd sa posture d’homme ou de femme « redressé(e) » et se retrouve dans une situation de grande vulnérabilité.
Dans certains cas, aucun problème médical précis ne peut expliquer les symptômes observés. Pourtant, ceux-ci peuvent être nombreux et impressionnants.

Les principaux signes à surveiller

• Troubles du comportement : refus de se lever, de marcher ou d’aller au fauteuil. La personne devient dépendante et perd tout intérêt pour les activités quotidiennes.
• Troubles de la posture : tronc rejeté en arrière, genoux fléchis, besoin de s’agripper aux objets ou aux personnes. Le maintien debout nécessite souvent plusieurs aidants.
• Troubles de la marche : les pieds semblent collés au sol, rendant tout déplacement difficile.
• Troubles neurologiques : perte d’équilibre, contraction musculaire importante (hypertonie).
• Troubles émotionnels : anxiété majeure et réaction de panique au moment de se remettre debout.

Ces signes doivent alerter immédiatement. Ne pas pouvoir mobiliser une personne a des conséquences dramatiques au quotidien, à domicile comme en institution : lever du lit, toilette, repas, déplacements…

Rééducation après une chute : les étapes de la récupération

Dès que le diagnostic est suspecté, il est essentiel de reprendre la verticalité et la marche en douceur, avec l’aide de professionnels de santé : kinésithérapeute, psychomotricien, soignants et proches aidants.

Phase 1 – Travail au lit

• Ressentir les points d’appui (pieds, mains, dos), apprendre à se retourner et à passer en position assise.
• Réassurance par le toucher.
• Possibilité d’un soutien médicamenteux temporaire (antidépresseurs, régulation des neuromédiateurs).

Phase 2 – Travail au sol

• Exercices sur tapis confortable, pour dédramatiser la chute.
• Familiarisation avec la position allongée, apprentissage du ramper et du redressement progressif.

Phase 3 – Travail debout

• Réapprentissage de la posture verticale : appuis solides, regard à l’horizontale, se passer des supports.

Phase 4 – Travail de la marche

• Retrouver l’équilibre, le rythme et la coordination des mouvements pour avancer sereinement.

Prévenir les chutes chez les seniors

La prévention des chutes reste la meilleure solution pour préserver l’autonomie et la mobilité.
Voici quelques approches efficaces :

• Ateliers de prévention des chutes et équilibre encadrés par des professionnels.
• Activités douces : Qi Gong, Tai Chi, yoga adapté, danse senior… qui allient travail corporel, respiration et détente.
• Conseils d’ergothérapeute : aménagement du domicile, choix d’aides techniques à la marche si besoin.

En conclusion

Négliger la prise en charge d’un syndrome post-chute revient à priver une personne âgée de la chance d’une vie active et mobile.
Grâce à une rééducation adaptée et à des actions de prévention régulières, il est possible de retrouver confiance, équilibre et autonomie après une chute.