La lecture chez une personne atteinte de troubles cognitifs
« Il est désoeuvré ! », « elle ne s’intéresse plus à rien », « je ne sais plus quoi proposer ! »
La lecture pose question lorsque qu’on vieillit. Pourtant avant de vieillir, beaucoup de personnes avaient l’habitude de lire.
Ah ! Lire ! Le grand pas vers l’école primaire, l’âge de raison… l’autonomie, les découvertes, les partages !
De toute cette aventure, il ne resterait rien ?
Il ne s’agit pas de réapprendre à lire à quelqu’un en utilisant des outils destinés à l’apprentissage de la lecture. Il s’agit qu’il se réapproprie différemment un « objet papier ».
Que lire ou que faire lire ?
Comme il est réducteur de ne parler que du livre, que de l’écriture : ces lettres enchainées en mots, en phrases, en histoire sur un support de papier qu’une personne ne déchiffre plus !
Il y a tant à proposer de formats et de contenus si différents :
- Un journal qui utilise des photos : journal sportif,
- Un magazine de voyage, d’art, d’histoire, de sports,
- Un livre d’enfant coloré, minimaliste,
- Un jeu de grandes cartes à jouer avec un thème,
- Un « imagier » coloré et illustré…
Attention à ce qu’ils soient légers, pliables, sans grande valeur…Ces supports sont tout aussi importants que le contenu.
Les bénéfices obtenus
Réveil de la mémoire sémantique : c’est la mémoire de la culture dans laquelle on a grandi. Du papier c’est du papier, alors même qu’on ne peut plus le nommer. Ce n’est pas un objet inconnu.
Réveil de la mémoire procédurale : C’est la mémoire des habitues, des rituels. Qui n’a pas feuilleté un journal, un magazine ?
Réveil du geste : on tient un livre entre ses mains, on le porte contre soi, on feuillette un journal dont les pages font du bruit, on ferme, on ouvre. On abime, on plie, on froisse, mais le bénéfice est supérieur au risque de ne rien faire.
Mobilisation des émotions : même si une personne atteinte de troubles cognitifs ne sait plus nommer, un cycliste, un personnage en armure, un paysage de mer écrasé de soleil mobilisera des affects.
Occupation apaisante : ce sont des actions qui peuvent être une solution à calmer une anxiété de vide.
Appropriation rassurante : magazine emporté comme une appropriation, comme un compagnon, un réconfort, un doudou comme objet transitionnel.
Partage de l’histoire ou des images par la voix qui relie, qui tisse un fil solide entre l’aidant et son proche aidé.
Vision positivée de l’autre : quel plaisir de voir un proche faire une activité familière !
Pour beaucoup, fixer l’attention est compliqué. Il faut donc savoir réduire le temps passé à l’activité, en sachant y revenir.
Parce que la lecture fait partie des apprentissages précoces, que le journal et le livre sont des supports habituels, reconnaissables et qu’on peut partager, il faut oser les utiliser.
Bon à savoir
La collection Bel Âge propose des livres adaptés aux personnes âgées en difficulté de lecture, atteintes de troubles cognitifs ou maladies neurodégénératives type Alzheimer, corps de Lewy, Parkinson, démences fronto-temporale, MCI, troubles cognitifs légers, troubles de la mémoire de l’attention et de la vue.
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