Les nausées : comment les interpréter et que faire si votre proche âgé en est souvent atteint ?

Les nausées : comment les interpréter et que faire si votre proche âgé en est souvent atteint ?

Les nausées sont ces impressions déplaisantes qui accompagnent l’éventuelle approche de vomissements. Votre proche âgé, inquiet du bilan médical à venir, peut parfois les banaliser. Or, ces dernières peuvent témoigner de situations graves. Quelles sont les causes et les conséquences de récentes nausées ? Et que pouvez-vous faire dans l’immédiat ?

Quelles sont les possibles causes de récentes nausées ?

Souvent, en période épidémique, il peut s’agir d’une gastroentérite virale (rotavirus), mais ce n’est pas la seule cause possible.  Des aliments périmés (date de péremption parfois peu lisible) ou des poussées d’angoisse, voire certains médicaments récemment prescrits ou ajustés comme la morphine, certains antibiotiques, les anticholinestérasiques (dans le cadre de la maladie d’Alzheimer), la digoxine, la colchicine (crise de goutte par exemple), ou encore des médicaments de la maladie de Parkinson, peuvent causer des nausées.    

Cependant, les causes ci-dessous sont beaucoup moins banales et justifient sans tarder l’avis du médecin traitant pour une prise en charge la plus précoce possible, y compris hospitalière si nécessaire.

Ainsi, dans le contexte actuel, les nausées peuvent être liées à la Covid-19 chez un proche âgé, surtout encore non vacciné (ou n’ayant pas reçu l’ensemble des doses nécessaires, selon le vaccin). L’été, elles peuvent traduire un « coup de chaleur » par hydratation insuffisante.

Par ailleurs, les nausées (et/ou vomissements) peuvent provenir d’une anomalie significative dans le ventre : rectum et côlon (occlusion intestinale débutante par cancer ou encore bouchon de selles après plusieurs jours de constipation), pancréas (pancréatite, par exemple), rein (infection nommée pyélonéphrite ou calcul des voies urinaires, ou bien insuffisance rénale brutale), foie (hépatites), ou encore vésicule biliaire (calculs). 

Elles peuvent également être d’origine neurologique : par exemple, vertige par accident ischémique transitoire (risque majoré d’AVC installé), hématome sous-dural (hématome intra-crânien se développant doucement dans les deux ou trois semaines suivant un traumatisme crânien, même minime) voire début d’un AVC hémorragique, ou encore intoxication à l’oxyde de carbone (habitat non aéré et absence d’entretien des appareils de chauffage).

Les nausées peuvent aussi révéler une anomalie préoccupante dans la poitrine : coeur (par exemple, infarctus à la pointe du cœur, proche de l’estomac), et poumons (embolie pulmonaire). 

Elles peuvent également traduire une anomalie biologique (prise de sang) : par exemple, calcium ou glycémie trop élevés, mais aussi sodium (natrémie) ou glycémie trop bas.  

On le voit, cette seule liste de possibles causes graves incite à ne jamais minimiser des nausées.

Quelles sont les principales conséquences de nausées négligées ?

Si la cause était grave et non prise en charge à temps, une hospitalisation serait logiquement nécessaire, et le pronostic vital parfois engagé. 

Sinon, s’hydratant mal par peur des nausées, votre proche peut se déshydrater ou encore  avoir stoppé ses traitements. La fatigue associée peut favoriser des chutes à répétition (risque fracturaire…).

En cas de vomissements associés, peut débuter une infection pulmonaire par « fausse route » (notamment nocturne) voire une chute du potassium dans le sang (risque de troubles du rythme cardiaque). Parce que survenant surtout en cas de vomissements vraiment répétés que votre proche aura déjà signalé, le risque de déchirure partielle du cardia (partie haute de l’estomac) reste théoriquement possible (émission de sang, parfois majeure s’il prend des anticoagulants).

Que pouvez-vous faire dans l’immédiat ? 

Vous pouvez d’abord le rassurer, même par téléphone, en lui disant qu’il faut, si ce n’est déjà fait, prévenir son médecin traitant. Il lui conseillera probablement d’appeler tout de suite soit le médecin de garde, soit le 15 si votre proche a vomi du sang, ou s’il a également mal dans la poitrine,  une gêne respiratoire anormale ou s’il a inhabituellement mal à la tête (surtout en cas de chute récente avec traumatisme crânien).

Autrement, le médecin traitant fera le point rapidement et, outre la recherche et la correction de la cause, pourra proposer des médicaments antinauséeux, veiller à la correcte hydratation, instituer la surveillance à domicile en cas de Covid-19 confirmée et conseiller la révision en urgence des appareils de chauffage en cas d’intoxication à l’oxyde de carbone.

Merci de vous connecter pour publier une discussion. Se connecter