rahma

rahma

13 décembre 2019 19:00

Fatigue, sensation d'emprisonnement  

Bonjour, je suis aidante familiale. Je vis avec mon père de 81 ans et ma mère âgée de 72 ans, elle a alzheimer. Elle est grabataire. Ça va faire 3 ans que je suis investie dans le quotidien (aide à la toilette etc). Plus la maladie évolue et mon champs d'intervention est plus réduit, ceux sont les professionnels (ssiad, auxiliaires etc) qui s'en occupent.
Mais psychologiquement je n'en peux plus, je veux que tout cela cesse. J'ai l'impression d'étouffer, d'être enchainée que ça ne va jamais s'arrêter. Je n'ai plus goût à rien je veux juste que ça cesse.
Vous aussi vous ressentez ça ? Comment avez vous fait pour avancer ?

Réponses
3 messages de membres 1 message d'expert
julien74

julien74

14 décembre 2019 14:47

Fatigue, sensation d'emprisonnement  

Bonjour Rahma, je suis aidant et comprends bien votre détresse, notre situation peut devenir vite insupportable.

De mon côté, même si j'ai choisi cette situation en toute connaissance, j'ai périodiquement des moments compliqués souvent suite aux baisses de forme de la personne que j'aide. Comment avancer ? En me faisant aider, en sortant pour me vider l'esprit, pour faire le plein d'énergie, et en positivant.

En espérant que vous trouviez toute l'aide nécessaire. Avez-vous consulté votre médecin ?
Bien à vous

Isabelle Charret Médecin gériatre 17 décembre 2019 18:09

Fatigue, sensation d'emprisonnement  

Bonjour,
La maladie, le malade, ses plus proches forment un « ménage à trois » d’autant plus indissociable et resserré que la pathologie est sévère, que le malade se trouve à un stade avancé et que l’implication des proches est grande. Cet enfermement dans ce cercle est bien connu et on parle d’étouffement qui peut aller jusqu’à l’asphyxie. Mais à force d’être enfermé c’est aussi la vision des choses qui devient limitée au quotidien. Les personnes même les plus volontaires, les plus ouvertes au changement deviennent aveugles.
Alors, une première réponse, oui, beaucoup d’aidants ressentent ce que vous décrivez très bien. Deux portes de sortie sont classiques : la culpabilité… histoire de rajouter une émotion pénible à ce qui est déjà lourd ou l’envie que cela cesse. N’est-ce pas normal ? Ce que vous éprouvez n’est pas autre chose qu’un instinct de survie : peut-on raisonnablement apprécier d’être étouffé ? Mais parce-que vous êtes au centre de cette « bulle aux trois composantes » vous ne voyez pas ce qui est à valoriser : en dehors de votre dévouement qui mérite d’être salué, vous avez passé la main pour un certain nombre d’actes de prendre soin : bravo ! Mais tout ceci concerne vos parents malades dont vous prenez soin.
Pouvez-vous sortir de cette bulle ? Bien évidemment vous ne pouvez pas totalement vous en extraire, mais vous pouvez quitter son centre : vous excentrer.
Que faites-vous pour vous ? Vous être trop happée pour penser à vous. Il est alors recommandé d’intégrer à un calendrier quotidien des plages de quelques minutes à beaucoup plus longtemps pour … ne rien faire sans être dérangée, ou manger un bon petit plat, ou voir un film (sur le web pourquoi pas ? Il existe des programmes intéressants et gratuits) ou faire une activité détendante.
On oublie souvent l’environnement : êtes-vous un peu soutenue ? Avez-vous un bon médecin bienveillant ? Avez-vous un lieu où vous ressourcer un peu ? Pensez aux associations d’aidants et aux loisirs qu’elles offrent.
Il est incontestable que ce n’est pas simple, mais franchement, de petites choses sont faisables et apportent des espaces de soulagement fort utiles
Bon courage,

Marie-Odile

Marie-Odile

19 décembre 2019 17:17

Fatigue, sensation d'emprisonnement  

Bonjour,
Je vous dis juste ce qui m'a aidée à traverser cette période et sortir de cette sensation d'emprisonnement.
1) La psychologue que je voyais m'a dit cette phrase : "tout a une fin. Il y a une fin à ce que vous vivez là".
2) S'éloigner géographiquement comme symboliquement chaque jour un petit moment. C'est-à-dire aller marcher, aller nager, fermer la porte de ma chambre avec une indication "ne pas me déranger sauf extrême urgence", aller à la pâtisserie manger un gâteau en prenant le temps de m'asseoir.
3) Mon expérience est que, même après la mort des deux personnes que j'accompagnais comme aidante, j'ai besoin d'aller marcher chaque jour pour continuer d'avancer. Mon mari est mort en janvier 2019 et ma mère en mars 2019 et je marche chaque jour au moins une heure.
4) Respirer, c'est un petit moyen très aidant pour dissiper la sensation d'étouffer, d'être emprisonnée. Inspirer et expirer par le nez cinq fois de suite en insistant sur l'expiration.
Je vous souhaite de mettre en place de petits moyens chaque jour.

Annick

Annick

19 décembre 2019 22:55

Fatigue, sensation d'emprisonnement  

Bonjour
C est vrai on est parfois découragée ,je m occupe de mon mari malade depuis 16 ans et je ne sais pas combien de temps ca va durer
Il va en accueil de jour à la maison de retraite, c est très bien pour tous les deux
Je vais à la maison d Alois pour rencontrer des gens qui ont les mêmes problèmes que nous
Nous faisons des sorties restaurant,marche ou autres
Il y'a aussi des psychologues pour nous accompagner
Bon courage et pensez à vous

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