Quels sont les espoirs de la recherche sur Alzheimer ?

Quels sont les espoirs de la recherche sur Alzheimer ?

Lors des Entretiens Alzheimer 2022 à Paris, le professeur Bruno Dubois a fait un point sur les avancées récentes de la recherche autour de la Maladie d’Alzheimer. Voici les pistes principales.

Il y a un an, en juin 2021, la FDA (agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) autorisait la commercialisation de l’Aducanumab. Cette décision soulevait des espoirs fous ! En effet, les études préliminaires de ce médicament étaient très prometteuses, car elles attestaient qu’au bout d’un an de traitement chez des patients Alzheimer, les lésions responsables de la maladie et les symptômes s’estompaient. Pour la première fois, un médicament semblait traiter efficacement les causes de la pathologie, et non seulement ses effets.

Le doute était néanmoins permis, car les analyses intermédiaires menées en 2019 n’étaient pas aussi probantes. C’est pourquoi, en décembre 2021, l’EMA (agence européenne du médicament) a préféré ne pas suivre l’exemple américain et attendre qu’une autre étude confirme de façon plus évidente l’efficacité de l’Aducanumab avant de permettre sa mise sur le marché.

L’enjeu crucial : repérer au plus tôt les sujets à risque

Fin du rêve ? Bien sûr que non : une nouvelle phase de recherches a été lancée et livrera ses résultats en 2026. Pour les chercheurs, l’échec des analyses intermédiaires tient notamment au recrutement de la population-cible : pour que le médicament porte ses fruits, il doit être administré au plus tôt, voire avant même l’apparition des premiers symptômes. Ce constat est également valable pour les autres traitements anti-amyloïdes en cours de développement, comme le Donanemab et le Lecanemab. Comment faire alors ? Améliorer le repérage précoce de la maladie d’Alzheimer et des sujets à risque.

Plusieurs pistes ont d’ores et déjà été amorcées dans ce sens. À commencer par la mise au point récente d’une application digitale, simple et rapide d’utilisation, qui permet de tester ses capacités cognitives depuis chez soi. Ce projet Santé-Cerveau, lancé à la Pitié-Salpêtrière par le professeur Dubois et son équipe, va être développé en Île-de-France en collaboration avec l’ARS. Réalisables en un quart d’heure, les questionnaires et les tests ont été conçus par des professionnels de façon à détecter de façon fiable les éventuels troubles cognitifs.

Un dépistage de plus en plus simple

En fonction des résultats, le médecin traitant oriente ou pas son patient vers une consultation-mémoire de proximité. Si les scores obtenus sont également mauvais, des analyses plus approfondies sont menées pour poser le diagnostic avec certitude, et c’est là qu’intervient un second progrès déterminant vers la simplification du dépistage. Jusque-là, les principales options étaient lourdes et coûteuses (examens d’imagerie médicale du type IRM ou Pet Scan, ponction lombaire) ; une alternative plus accessible se présente désormais. Grâce à la découverte de nouveaux biomarqueurs plasmatiques sanguins, une simple prise de sang pourra informer de la probabilité d’être touché par la maladie.

Pour aider les sujets à risque ainsi identifiés à lutter en amont contre la maladie d’Alzheimer, des centres de prévention du déclin cognitif, comme la bâtiment CERMAD à la Salpêtrière, sont en cours de développement. Plusieurs solutions leur seront proposées, thérapeutiques (participation à des essais de médicaments) ou non (adaptation du mode de vie pour limiter les facteurs de risque).

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