Maladie Alzheimer : anticiper et gérer les fugues en 5 questions

Maladie Alzheimer : anticiper et gérer les fugues en 5 questions

Telle une épée de Damoclès, la menace de la fugue inquiète les aidants, parfois au point d’accélérer la décision d’entrée en EHPAD. Afin de les rassurer, voici quelques conseils pour limiter le risque tout en laissant leur proche vivre chez lui et réagir efficacement en cas de disparition.

L’une des principales raisons qui conduisent à placer un proche malade Alzheimer en institution est le risque de fugue, qui préoccupe les aidants de façon permanente à partir d’un certain stade. Certes, ce risque est important, car lié à plusieurs symptômes courants de la pathologie (déambulation, anxiété, confusion spatio-temporelle…) : on estime qu’il arrive à près de 20% des malades Alzheimer de fuguer au moins une fois. Mais il n’est pas inéluctable : plusieurs moyens permettent de l’anticiper, ou, si la fugue a déjà eu lieu, de retrouver la personne au plus vite.   

Anticiper les fugues 

Comment adapter l’environnement ? 

Pour répondre à cette question, l’aidant se trouve partagé entre la nécessité d’assurer la sécurité de son proche et le souci de ménager sa liberté. Un savant équilibre à préserver pour son bien-être ! La solution la plus radicale, qui consisterait à rendre toute sortie du domicile impossible, n’est pas la bonne, car la sensation d’enfermement exacerbe justement le besoin de sortir chez un malade Alzheimer. L’enjeu n’est donc pas tellement de clore tous les accès, mais de les contrôler pour que l’aidant soit au courant de toute sortie inopinée : mettre en place un digicode, installer un détecteur d’ouverture de porte, garder les clés sur soi, de sorte à ce que votre proche doive vous les demander s’il veut s’en aller… 

Le meilleur moyen d’empêcher toute sortie inopinée est de contrer l’oisiveté par un programme rythmé, prévoyant à la fois des promenades régulières accompagnées à l’extérieur et des activités de son goût qui le retiennent à l’intérieur le reste du temps. 

Que changer sur lui ?

  • L’équiper d’outils connectés : il exite un large éventail d’outils connectés discrets qui permettent de suivre en continu les déplacements de votre proche grâce à un système de géolocalisation. S’il sort de la zone de vie dans laquelle il peut se déplacer sans risque autour de son domicile, une alerte avertit l’aidant et les coordonnées GPS assurent de le retrouver au plus vite. Suivant ses habitudes, ce système de traçage peut être intégré à une montre, un médaillon, un porte-clé, un smartphone etc. 
  • Lui faire porter les informations essentielles : vous pouvez glisser dans les poches de votre proche ou dans son portefeuille une feuille portant son nom, son adresse, des précisions sur son état de santé ainsi que le numéro de l’aidant. Ces informations pourront aiguiller les personnes qui se rendraient compte qu’il s’est perdu et qui voudraient l’aider à rentrer chez lui.

Qui prévenir avant ?

  • Les voisins : en les mettant au courant des troubles de comportement de votre proche, ils seront plus vigilants et se sentiront concernés s’ils le voient passer devant chez eux seul. Selon vos consignes, ils sauront comment réagir : le raccompagner à son domicile, vous prévenir qu’il est dehors, le retenir le temps que vous arriviez…

Réagir en cas de fugue

Qui alerter après ?

Par peur de déranger, certains aidants sont tentés de commencer les recherches eux-mêmes, sans informer qui que ce soit avant plusieurs heures. C’est une erreur, car plus vous mettez de gens au courant vite, plus vous décuplez les chances de retrouver votre proche. Les personnes à prévenir en priorité sont :

  • Les forces de l’ordre : policiers et gendarmes ont des méthodes de recherche bien rôdées et des moyens adaptés. Ils travailleront plus vite et plus efficacement que vous, qui serez sous le coup de l’émotion. Reposez-vous sur eux et suivez leurs consignes. 
  • Les voisins : il est très probable que certains gens du quartier aient vu passer votre proche. N’hésitez donc pas à sonner aux portes des voisins immédiats et à publier un avis de disparition avec photo récente dans les endroits de passage, ainsi que sur les réseaux sociaux locaux. À défaut de savoir où il est, ces interlocuteurs pourront sans doute vous fournir des informations utiles (la direction dans laquelle il partait, s’il avait la tête couverte, s’il avait mis son manteau, s’il portait un panier de courses…).
  • Les secours et les hôpitaux : à force de errer, votre proche peut faire un malaise, une crise d’anxiété, une chute ou finir désydraté/dénutri. Tout autant de raisons qui mèneront les gens qu’il croisera à appeler les secours, qui le conduiront à l’hôpital le plus proche. Il peut donc être astucieux d’anticiper ce genre de situation en fournissant un signalement aux secours et hôpitaux. S’ils ont en effet à le prendre en charge, ils pourront l’identifier et vous prévenir. 

Où aller ?

  • Dans les endroits où votre proche a ses habitudes : lieux de promenade, boulangerie, bar, église, maison d’un ami… Tout ce qui appartient à la routine de son quotidien est le plus susceptible d’avoir attiré ses pas. 
  • Dans les lieux fréquentés autrefois : la confusion peut aussi l’avoir conduit à prendre pour objectif un repère de sa vie passée (lieu de travail, maison précédente, ancienne école de ses enfants…) et à retrouver ses réflexes antérieurs. 

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