Les humeurs dépressives chez la personne âgée : les identifier, les soulager

Les humeurs dépressives chez la personne âgée : les identifier, les soulager

Ce qui est appelé dépression est un trouble de l’humeur. L’état dépressif «  au fond du trou », correspondant à l’image communément véhiculée, n’est qu‘un stade et qu‘un aspect de ces troubles.

Les substances qui régulent l’humeur sont sécrétées par le cerveau : sérotonine, noradrénaline, dopamine. Le vieillissement, les lésions cérébrales, les stress répétés du quotidien, les chocs émotionnels en altèrent la concentration efficace. 

Les symptômes, qui s’expriment de façon plurielle, ont un point commun : la souffrance psychique dans la durée « ce n’est vraiment pas drôle », « c’est insupportable de vivre avec ça».

Des signes cliniques multiples

Ce à quoi on s’attend, classiquement : 

  • Humeur triste avec une sensation de découragement, d’être dans un tunnel dont on ne voit pas le bout, pleurs
  • Ennui douloureux
  • Troubles du sommeil, perte d’appétit
  • Négligences d’hygiène
  • Repli sur soi avec coupure de la vie sociale
  • Refus de soins
  • Diminution sévère de l’élan vital avec épuisement

Beaucoup d’autres signes se manifestent :

  • Réactivité à tout, allant jusqu’à l’agressivité «  syndrome de Tatie Danièle » (comme dans le film éponyme).
  • Plaintes physiques multiples, constantes : focalisation intestinale, urinaire, douleurs. 
  • Difficultés d’attention, de mémoire, d’organisation
  • Altération du jugement rendant impossible toute prise de décision
  • Idées délirantes de préjudice
  • Demandes répétées de médicaments sédatifs ou d’alcool.

Ces troubles sont banalisés, sauf si ils atteignent un stade sévère : quelle perte de temps !

  • Le médecin généraliste : «  A cet âge là, c’est normal d’être fatigué ».
  • Le médecin spécialiste : « Avec un Parkinson, comment bien vivre ? »
  • Le proche (ou le malade) : « Déprimé ? J’ai toujours tenu le coup ».

Ces troubles sont souvent mal diagnostiqués, attribués à des causes organiques (certes à investiguer avant de les éliminer), « le psychisme on en parlera après ».

Une fois le diagnostic posé, ils sont souvent non traités ou insuffisamment traités. 

S’en désintéresser est une erreur fondamentale.  

Des explications et des chiffres

  • Le duo aidant/aidé hautement à risque 

Dans le duo aidant/aidé, la possibilité de prendre du recul et de gérer ces troubles est rendue :

– Difficile chez l’aidant car il est complètement absorbé dans ses tâches qui occasionnent des stress délétères.

– Impossible à élaborer cognitivement chez une personne souffrant de maladie cérébrale dégénérative évolutive.

La qualité de vie pour le malade et pour ses proches est dégradée.

Le risque ultime étant le risque suicidaire (16,6 personnes âgées pour 100 000 habitants).

  • Les maladies

100% des personnes souffrant de la maladie de Parkinson ont une humeur dépressive (pas de sécrétion de Dopamine).

Le cerveau des personnes avec facteur de risque cardio vasculaire (diabète, troubles du rythme) présente des micro lésions ou des lésions plus étendues (AVC), pourvoyeuses de troubles de l’humeur. 

Les maladies causant un état inflammatoire épuisent l’organisme et s’accompagnent de dépression : cancers, maladies articulaires.

La prise en charge thérapeutique

Elle est incontournable lorsque les symptômes durent depuis plus de 4 semaines et que rien n’y fait.

  • Le bon sens

Traiter correctement une maladie qui dispose de médicaments (Parkinson, maladie vasculaire etc) 

  • Les traitements adjuvants (c’est à dire « qui aident »)

Prises en charge corporelles, sociales, familiales, activités extérieures, nutrition plaisir, écoute et réponses aux demandes.

  • Les traitements médicamenteux offrent une vraie chance d’aller mieux

Ils permettent de sortir d’une spirale qui entraine vers le fond et d’être moins happé par ce processus.

Il ne faut pas les voir comme l’aveu d’une faiblesse, comme devenir dépendant d’une drogue, bien au contraire !

Les molécules sont efficaces, à faibles doses, allant les augmentant si nécessaire, ce qui limite les effets secondaires.

Le bénéfice obtenu en terme de qualité de vie doit être supérieur au risque de ne pas traiter : c’est le cas la plupart du temps.

Il est admis que si les résultats sont bons, on ne prend pas le risque d’arrêter le traitement.

Tout n’est pas humeur dépressive, mais l’âge avançant, les difficultés de vie tant médicales que sociales chez les seniors, engendrent des troubles qui y ressemblent fort !

Si on ne peut pas tout changer (maladie, isolement), un traitement instauré sans attendre peut aider à améliorer nombre de troubles.

Merci de vous connecter pour publier une discussion. Se connecter

Discussions en lien

tout voir

Elodie Techer

7 février 2025 18:48

Besoin daide

2

19

alec si

11 septembre 2024 16:51

démence vasculaire questions

1

1311